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tahar rahim - Page 2

  • À PERDRE LA RAISON de Joachim Lafosse °

    A perdre la raison : photo Emilie DequenneA perdre la raison : photo Emilie Dequenne, Tahar RahimA perdre la raison : photo Baya Belal, Emilie Dequenne, Niels Arestrup, Tahar Rahim

    Avec beaucoup de surprise et d'émotion Mounir découvre qu'il ne peut plus se passer de Murielle. Il veut l'épouser et "faire sa vie" avec elle. Murielle, heureuse et lumineuse jeune femme, par ailleurs prof de français, accepte. Mounir prend cette décision sans même consulter le Docteur Pinget, le père adoptif grâce à qui il a pu vivre en France depuis son enfance. C'est aussi celui qui a épousé la soeur de Mounir afin qu'elle obtienne des papiers français. Le Docteur Pinget est un "homme bien", généreux. Il assure à Mounir une vie matérielle confortable et après avoir manifesté une légère et très chic réticence -le docteur Pinget est un homme raffiné- ("tu vas quand même pas épouser la première qui te suce") accepte que Murielle vienne s'installer avec eux dans l'appartement. Pour le mariage, le bienfaisant Docteur Pinget offre le voyage de noces aux tourtereaux. Les inconscients acceptent le cadeau, à condition (accrochez-vous au pinceau, je retire l'échelle) qu'il les accompagne !!! Et ainsi va la vie et Murielle se met à pondre un enfant chaque année, une fille, une autre fille, une troisième fille et... enfin, un garçon ! Le rêve pour papa et beau-papa ! Et tout ce petit monde s'entasse dans un minuscule deux-pièces étouffant jusqu'à l'asphyxie qui ne va pas tarder à suffoquer Murielle sans qu'elle parvienne réellement à mettre des mots sur son mal-être croissant ! Le déménagement dans une vaste demeure immaculée ne changera rien à l'affaire. Quand c'est trop tard, c'est trop tard.

    Avec ce film est née une nouvelle catégorie : le film exécrable, agaçant auquel j'ai l'impression que même le réalisateur n'a rien compris. Et moi non plus, tant je me sens en décalage avec la dithyrambe quasi générale.

    Déjà, si comme moi vous n'avez jamais entendu parler de Geneviève Lhermitte dont l'histoire effroyable inspire le film, restez-en là et ne lisez rien, ni ici ni ailleurs car vous risquez de perdre 99% de l'effet de surprise qu'il pourrait effectivement susciter. Et éventuellement l'émotion. Hélas, en ce qui me concerne, et moi qui ai pourtant la larme si facile au cinéma, mes yeux et mon coeur sont restés secs. Et pourtant c'est un calvaire, un chemin de croix, une descente aux enfers qu'il nous est donné à observer ici, en voyeurs. Je n'avais qu'une envie, traverser l'écran et arracher, le personnage et Emilie Dequenne à ce cauchemar. Je me suis longtemps demandée jusqu'où le réalisateur repousserait les limites. Quel plaisir sadique il prenait à démolir, enlaidir et torturer son actrice, admirable Emilie Dequenne et à nous imposer ces épreuves ? J'aurais aimé, comme rarement ça m'est arrivé, être le Président d'un Tribunal et condamner à perpétuité deux hommes (et trois avec le réalisateur tant que j'y suis) pour non assistance à personne en danger qui ne cesse d'appeler au secours.
    "On" va me dire que je juge. Et juger c'est LE mal. Je sais et je m'en fous. Sauf que vraiment je ne comprends pas à quoi sert ce film. Qu'est-ce que le réalisateur a bien voulu faire passer comme messages, comme sensations, comme sentiments ? En gros, où veut-il en venir ? A quoi sert ce film ? Vraiment. C'est un cauchemar sans subtilité. Tout est lourd, prévisible. Les personnages masculins sont des caricatures sans la moindre nuance, réduits chacun à un seul et unique trait de caractère. Mounir est vélléitaire, inconsistant, hésitant. Le Docteur Pinget abusif, envahissant, parfois colérique comme un enfant qui taperait du pied. Rien jamais ne viendra nuancer leur attitude.

    Devant ces deux abrutis monstres, une femme abandonnée sombre misérablement dans une dépression abyssale sans qu'aucun d'eux jamais ne vienne à son secours. Au contraire, ils semblent prendre un plaisir pervers à l'enfoncer davantage. Mounir en disparaissant pendant des semaines car môssieur a besoin de repos, le Docteur Pinget en humiliant Murielle de ses piques assassines, "pour qui tu te prends ?", "enlève ça, tu es ridicule", "tu crois que c'est bon pour tes enfants de te voir comme ça ?" Et la musique baroque, le Stabat Mater de Haendel entre autre, vient encore enfoncer le clou d'une réalisation patapouf pour nous signifier massivement à grands coups de contrepoint, que le drame qui sourd ne va pas tarder à nous jaillir en pleine face. A ce titre, la petite fille qui rampe vers son supplice pour monter l'escalier est encore une démonstration sadique de la finesse ambiante !

    Et ce ne sont pas les vagues discours prétendûment accusateurs sur le colonialisme, le gentil blanc tout puissant (et tout de blanc vêtu d'ailleurs) s'en vient sauver les pauvres maghrébins reconnaissants, qui vont rehausser le niveau ! Mais je crois que ce qui m'exaspère le plus est que la folie de Murielle soit explicitement affirmée. Or, c'est évident, elle est tout sauf folle. Et non, Murielle n'a absolument pas perdu la raison !

    Cependant, dans ce salmigondis aberrant, il y a trois acteurs prodigieux. Tahar Rahim fabuleux dans son aveuglement, Niels Arestrup dans son numéro parfaitement rôdé de grincheux autoritaire et magnifique et surtout Emilie Dequenne dans une composition inqualifiable tant ce qu'elle fait et donne ici est au-delà de ce que peu d'actrices ont réussi à offrir jusqu'ici !

  • L'OR NOIR de Jean-Jacques Annaud **

    Or Noir : photo Jean-Jacques AnnaudOr Noir : photo Jean-Jacques AnnaudOr Noir : photo Jean-Jacques Annaud

    Pour conclure un pacte réciproque de paix entre leurs peuples, le Roi Amar confie ses deux fils encore enfants au Roi Nessib qui promet de les élever comme ses propres enfants. Le plus jeune, Auda est un enfant, puis un adolescent cultivé, avide d'érudition, constamment plongé dans les livres. Cet étrange et cruel gage d'armistice est remis en cause une dizaine d'années plus tard lorsque des américains découvrent que le désert aride qui sépare les deux tribus regorge de pétrole. Alors que le Roi Amar est plutôt conservateur et ne jure que par des valeurs telles que le courage, l'honneur, le respect des traditions et de la famille, Nessib, résolument tourné vers la modernité et l'Occident comprend immédiatement quelle mane recèle ce précieux Or Noir. Fourbe et opportuniste, Nessib n'hésite pas à rompre l'ancienne alliance, à se servir de sa fille adorée Leyla qui aime Auda (le plus jeune fils d'Amar) depuis l'enfance et à provoquer quelques sacrifices par pur appât du gain.

    Jean-Jacques Annaud situe sa belle histoire à la fois cruelle et optimiste dans un pays arabe imaginaire des années 30. Isolées du reste du monde par de grandes murailles et un désert de sable pour tout horizon les tribus se voient brusquement envahies par le monde moderne par le biais d'avions, de mitrailleuses et d'automobiles. L'une considèrera cela comme des malédictions et des offenses à l'Islam, l'autre au contraire y verra le moyen de s'enrichir et d'intégrer la modernité. C'est évidemment et hélas la guerre qui permettra de résoudre les différends.

    Je trouve le pari plutôt audacieux de la part du réalisateur de raconter cette épopée pleine de bruit, de fureur, de trahisons et d'amour en y intégrant cet élément éminemment central, moderne voire essentiel de notre monde qui fout le camp : le pétrole. Quelle révolution ce dût être lorsque le désert s'est trouvé peu à peu envahi par ces étranges constructions que sont les puits de pétrole, sous le regard étonné des caravanes de bédouins qui observaient nonchalemment cela de loin ! Et je ne vois pas de film qui ait évoqué ce bouleversement majeur. Mais cet arrière plan (légèrement) politique n'est que le prétexte à une fresque comme on n'en a pas vue depuis bien longtemps au cinéma et où les personnages vont se trouver confronter à des choix, des décisions majeurs et par conséquent évoluer, devoir choisir leur camp, aller à l'encontre de leur tempérament et de leurs convictions parfois. Ainsi lorsque le jeune Prince Auda, pacifiste et doux va devoir, contraint et forcé prendre les armes, son frère Ali lui dira : "c'est étonnant ce que tu es devenu, mais le plus étonnant c'est que tu es infiniment doué pour cela !"

    Quelques scènes de combats où évoluent des centaines de figurants et quelques explosions assurent le spectacle. Mais on se laisse également emporté par les échanges lors des moments beaucoup plus intimes. Le réalisateur n'élude pas l'éternel problème de l'interprétation du Coran dont les hommes lui font dire tout et son contraire et commettre bien des horreurs au nom d'Allah, pas plus que le sort des femmes cloîtrées bien jeunes derrière les moucharabieh et ne pouvant plus apparaître en public que voilées de noir de la tête aux pieds.

    Avec la beauté envoûtante du désert, son étendue incertaine, le mystère qu'il semble détenir Jean-Jacques Annaud réussit des images d'une force inouïe auxquelles s'ajoutent des costumes aux étoffes, aux drapés et aux couleurs absolument somptueux.

    Quant au casting international, c'est également un pur bonheur, même si Tahar Rahim soit le seul acteur d'origine arabe. Antonio Banderas l'espagnol et Mark Strong l'anglais composent de savoureux et tout à fait crédibles rois arabes et portent le khôl à la perfection. L'indienne Freida Pinto est une bien belle princesse des mille et une nuits. Et l'anglo-pakistanais Riz Ahmed en médecin et frère d'Auda tient l'un des personnages le plus touchant du film et le seul qui apporte légereté et humour.

    Mais surtout, sous le chèche, on retrouve le merveilleux, le désormais indispensable Tahar Rahim qui retrouve ici un rôle à la mesure de son phénoménal talent. Il peut être un adolescent intellectuel et se métamorphoser en chef de guerre meneur d'hommes. Et ce n'est pas uniquement le fait de passer de glâbre à barbu qui le rend crédible mais bien tout dans ses regards, ses attitudes et sa démarche qui le font passer du stade d'enfant à celui d'homme. Encore une de ces interprétations admirable.

    Si vous souhaitez en savoir plus sur ce film, je vous recommande l'interview de Jean-Jacques Annaud et Tahar Rahim à laquelle a participé Sandra. Un plan séquence de 54 minutes avec quelques moments d'anthologie.

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    NB. : j'ai réussi à parler d'Or Noir sans même mentionner "Lawrence d'Arabie"... je m'en félicite ! 

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    P.S. : si vous hésitez ce week end, n'hésitez plus, allez voir le film de Mélanie Laurent "Les adoptés" *** dont j'essairai de vous parler au plus vite. C'est un beau film, très doux et très triste.

  • LOVE AND BRUISES de Lou Ye *

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    Hua est venue de Pékin à Paris pour suivre un homme et poursuivre ses études. Lorsque cet homme la quitte brutalement, Hua se retrouve seule et perdue dans la capitale. Le jour même de la rupture et alors qu'elle traîne son âme en peine dans les rues, elle "tombe" sur Mathieu un ouvrier qui lui propose un rendez-vous et rapidement plus si affinités. Malgré la différence de milieu et surtout de culture Mathieu et Hua vont (paraît-il !!!) s'aimer et nous pauvres spectateurs allons assister assez accâblés à leurs frénétiques ébats jusqu'à épuisement.

    Jusque quand vais-je me précipiter dès que je verrai le nom de Tahar Rahim à un générique ? Hélas, même si Tahar est ici encore une fois assez extraordinaire, je peux dire aussi que ce film est une épreuve tant le personnage féminin principal m'est apparu obscur et antipathique. Comment aimer un personnage auquel je n'ai absolument rien compris ? Comment comprendre cette femme qui se jette continuellement aux cous des hommes, s'humilie, les supplie ? Comment surtout admettre qu'après s'être fait violer elle accepte de suivre un homme et d'entamer une relation amoureuse, un peu sado, beaucoup maso, à laquelle personnellement je n'ai jamais cru ? Comment comprendre qu'elle soit quittée de façon assez pathétique en pleine rue par un homme dès les premières images du film pour s'apercevoir qu'elle vivait finalement avec un autre, qu'un autre encore (ou plusieurs... là, j'ai un peu lâché l'affaire) l'attendai(en)t à Pékin mais qu'elle s'en vienne retrouver Tahar/Mathieu dans sa famille d'arriérés au fin fond du Pas-de-Calais pour lui faire comprendre que c'est sans doute fini entre eux ? Car oui comme pour Nakache et Toledano hier, n'oublions pas que tous les réalisateurs sont convaincus que les gens du nord sont édentés, abrutis et qu'ils vivent à 15 dans 8m² en se hurlant dessus. Enfin, même si les hommes viennent de Mars et les filles de Vénus, comment réussir à comprendre que TOUS les hommes qui croisent la route de cette fille perdue cheveux gras, triste à mourir, qui parle peu, en deviennent instantanément fou ?

    Le débat qui suivait la projection du film que j'ai eu la chance (!!!) de voir à Venise ne m'a pas éclairée sur les intentions et sur le comportement étrange de cette fille pas intéressante pour deux sous. Personne ne semblait pouvoir réellement expliquer le fond du film et s'attardait sur la forme. Quant à Tahar, il a fait comme si...

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  • LES HOMMES LIBRES de Ismaël Ferroukhi **

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    La guerre 39/45 a stoppé net la grande vague d'immigration d'Afrique du Nord vers la France. Les ouvriers algériens, marocains, tunisiens se retrouvent dans Paris, livrés à eux-mêmes et au chômage. En 1942 Younes un jeune algérien qui est arrivé trois ans plus tôt survit sans état d'âme grâce au marché noir. Son but : se faire un maximum d'argent pour regagner son pays. Mais il se fait arrêter et la police française lui propose de le laisser poursuivre ses activités à condition qu'il espionne le Recteur de la Mosquée de Paris soupçonné de délivrer de faux papiers aux juifs. Younes, terrifié, accepte. Il fait la connaissance du chanteur algérien Salim Halali. Peu à peu, de jeune homme sans conscience politique, Younes s'engage au risque de sa vie, au côté de ceux qui se battent pour devenir des hommes libres.

    Encore un pan de l'histoire si dense de cette époque étrange révélée par le cinéma. Gloire au 7ème art donc ! Hélas, par excès ou manque de zèle, Ismaël Ferroukhi ne nous emporte pas dans le souffle éminemment épique de son histoire qui, sur le papier devait s'avérer fascinante. Hélas encore, il multiplie les pistes et les personnages et en abandonne certains. On ne croit pas un instant à l'attirance de Younes pour le personnage de Lubna Azabal. On la suit de très loin alors qu'un mystère l'entoure, et puis elle disparaît dans l'indifférence générale. Le personnage du chanteur qui devrait subjuguer parce qu'il se passionne essentiellement pour son art au détriment de sa sécurité souffre de l'interprétation sans âme de son (pourtant très bel) acteur. On imagine qu'en ne voulant pas sombrer dans une réalisation grandiloquente qui aurait convoqué les larmes et les violons le réalisateur s'est cantonné à exposer les faits. C'est très dommage car les événements de cette époque qui s'éloigne de plus en plus de nous, continuent néanmois de captiver et Ismaël Ferrouhki aurait pu nous bouleverser grandement avec ces personnages tellement ordinaires et pourtant tellement surprenants.

    Il n'en demeure pas moins que j'espère, lors de mon très prochain passage à Paris, visiter cet endroit qui semble assez exceptionnel.

    Par ailleurs, il est évident que ce film bénéficie de deux atouts majeurs. C'est Michael Lonsdale qui empoigne avec sa prestance et sa délicatesse le rôle du Recteur de la Grande Mosquée. Tout comme en religieux catholique dans "Des hommes et des Dieux", ce merveilleux et magnifique acteur impose sa prestance, son autorité et sa souriante bonhommie en religieux mahométan humain et charitable.

    Et puis, il y a Tahar Rahim qui a tout compris au métier d'acteur et qui nous livre une nouvelle fois une composition saisissante. De gamin individualiste, insensible qui ne pense qu'à sauver sa peau, tout à coup pétrifié par la peur (il faut voir son regard s'embuer, son menton trembler sans que jamais les larmes coulent !), incapable d'entrer dans la peau du traître, il se transforme en être humain qui s'ouvre à la compassion puis s'engage en résistance pour parvenir au statut de héros. Ce garçon est INDISPENSABLE au cinéma. Tout chez lui est un instrument, son corps, son visage, sa voix. Il lui faut absolument des films à la hauteur de son prodigieux art.

  • L'AIGLE DE LA NEUVIEME LEGION de Kevin MacDonald ***

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    Pour retrouver l'honneur perdu de son père, Marcus Aquila, Centurion romain se fait "muter" en Bretagne (en fait c'est l'Angleterre) à la surprise générale, tant l'endroit est impopulaire, dangereux et malfamé. Son but est de retrouver l'Aigle d'Or emblème de la Neuvième Légion disparue 20 ans plus tôt alors qu'elle était sous les ordres de papa. Mais surtout de comprendre comment et pourquoi son père, qu'il tient pour un brave est responsable de la mort de toute sa légion. Au commencement de son nouveau commandement, le jeune Marcus n'inspire que moquerie et méfiance de la part de ses hommes. Mais rapidement son discernement, son audace et sa bravoure le font admirer voire aimer de tous. Lors d'une représentation des jeux du cirque l'esclave Esca doit affronter un gladiateur. Au grand agacement du public Esca refuse de combattre mais Marcus parvient à obtenir que lui soit accordée la clémence.

    Décidé pour mener son enquête et ramener l'Aigle d'Or à Rome et pour le faire à franchir le mur d'Hadrien qui délimite les terres sauvages peuplées de tribus impitoyables où personne ne s'aventure, Marcus choisit d'emmener Esca avec lui.

    On croyait le Péplum resuscité puis re-mort depuis "Gladiator" et non... il y a à présent cette Neuvième Légion de fort belle tenue moins spectaculaire et tape à l'oeil que son illustre aînée mais plus profonde peut-être, plus émouvante aussi et incontestablement atypique puisque la relation entre Marcus et Esca laisse peu de place à l'incertitude ! Au tout premier regard que les deux garçons s'échangent alors que l'un est en bien fâcheuse posture prêt, par bravade, à se laisser massacrer par un gladiateur armé jusqu'aux dents, le trouble s'installe et l'on sait qu'entre eux deux se sera "jusqu'à ce que la mort les sépare". Et rien, si ce n'est quelques doutes, ne viendra entamer cette évidence. Les épreuves et aventures qu'il vont traverser ne vont faire qu'intensifier et renforcer leur relation, leurs sentiments... Et voir deux garçons s'aimer autant dans une histoire et une époque où sont surtout exaltées les valeurs viriles et guerrières est un pur délice. Marcus et Esca n'auront de cesse de s'aider, de se protéger et de veiller l'un sur l'autre. Pour sauver Marcus, Esca le fera passer pour son esclave et l'inversion des "rôles" renforcera encore leurs liens.

    Malgré quelques scènes de combats et de stratégie militaire bien balancées où l'on ne doute jamais de la vigueur des garçons, il n'en demeure pas moins que je n'ai jamais ressenti l'amitié virile en cet étrange péplum aux allures d'enquête et de "film-route", mais une grande histoire d'amour entre deux garçons. Et c'est beau. Très.

    Caché sous les peintures de guerre d'un indien breton marathonien (je me comprends) Tahar Rahim compose un réjouissant méchant dégueulasse. Channing Tatum malgré sa grande carcasse de surfer californien convainct et se montre très touchant dans son armure de valeureux centurion. Et Jamie Bell, c'est Jamie Bell, EXCELLENTISSIME à jamais dès qu'il apparaît. Et quelle (première) apparition !!!

  • Un prophète

    de Jacques Audiard *****

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    Avec Tahar Rahim, Niels Arestrup, Reda Kated

    Malik n’est encore qu’un tout jeune garçon quasi analphabète lorsqu'il est condamné à 6 ans de prison. Il est terrifié de découvrir l’univers carcéral, et très seul. Dans le bâtiment où il se trouve, la Mafia Corse fait la loi, avec à sa tête un « parrain » Cesar Luciani aux pouvoirs étendus et incontestés qui règne à la fois sur les détenus et sur les gardiens.

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